Le GR 59 franchit le canal de
dérivation du Rhône, à 500
mètres de son confluent, et se dirige par la route
départementale vers Virignin.
C’est à la sortie de ce village
que Viviane me dépose au matin. Le temps a changé. Le ciel est couvert, à la
limite de la pluie.
Au-dessus de Virignin, le
sentier progresse vers le nord dans les broussailles en dominant le village.
Par un dénivelé raide, il
s’élève au milieu des buis, contourne une falaise. Je me retrouve bientôt dans
un brouillard épais. Lorsque j’arrive au sommet de la falaise, je bifurque,
longeant le bord sud du plateau de ce dernier chaînon. A travers les buis et
les genévriers, dans la purée de pois, je débouche à une altitude de 500 m en bordure du
Fort-les-Bancs, enceinte supérieure de la forteresse de Pierre-Chatel (fortifications dominant le défilé où s’engouffre le
Rhône). Je contourne l’enceinte et poursuis dans la végétation calcicole, sur
les hauteurs, parallèlement à la cluse.
Quittant les bois, je me
retrouve tout-à-coup dans le hameau de Nant. Il me reste à rejoindre Chemillieu
par la route. Le brouillard a disparu. Je descends à travers prés sur le
versant est, traverse quelques bosquets. J’arrive à St-Didier, village au bord
du Rhône, à l’entrée de la cluse qu’emprunte le fleuve dans sa traversée du Jura.
Le GR 59 franchit le pont
routier qui traverse le Rhône et pénètre en Savoie.
On arrive à Yenne. Jonction avec le GR 9 à l’entrée
de la ville.
A partir d’ici, le sentier n’a plus de jalonnement. La Fédération Française
de Randonnée Pédestre semble avoir mis un terme au GR à la jonction avec le GR
9. N’étant plus entretenu, le balisage blanc et rouge a disparu. Seules
subsistent quelques très vieilles traces, notamment sous forêt, là où les
intempéries ont moins d’emprise. Il ne me restera donc pour me repérer que la
carte au 25000ème où le tracé du GR est indiqué.
Je traverse la ville et
progresse vers l’est, sur les collines du Jura savoyard. Je retrouve le long
d’une route Viviane qui me cherchait depuis un moment, inquiète, vu l’absence
de balisage. Nous mangeons dans la camionnette sur un chemin agricole.
Je continue ensuite à travers
la campagne, par monts et par vaux, dans un paysage de collines.
J’atteins Chevelu, village
situé au pied du mont du Chat, chaînon rocheux derrière lequel est blotti le
lac du Bourget.
Ce chaînon s’étend du nord au sud du lac du Bourget (mont de la Charvaz , mont du Chat puis
montagne de l’Epine). Il est parfois sujet à des interprétations différentes :
avancée alpine ou dernier chaînon jurassien plissé par le soulèvement des Alpes
à l’ère tertiaire ?
Géologiquement, il semble bien être un anticlinal jurassien.
Dominée par la Dent du Chat et le Molard Noir,
la crête est déchiquetée.
Dans le village, je remarque
sur le mur d’une maison une unique marque blanche et rouge qui a résisté au
temps.
Après le village, je commence à
gravir les pentes de la montagne, coupant plusieurs routes. Je surplombe
l’entrée du tunnel du Chat, passage routier qui transperce le massif et rejoint
Le Bourget. Le sentier chemine sous forêt puis atteint la route du col. Encore 500 mètres et je rejoins
le col du Chat (638 m ), dominant le lac du Bourget. C’est ici le terminus du GR 59.
Viviane m’attend au col. Il est
temps que j’arrive : le ciel devient de plus en plus menaçant, le vent se lève.
Fin du GR 59, sentier Vosges - Jura.
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